Vous aussi, proposez vos plans qui font la différence ! N'hésitez pas à faire une ou plusieurs captures d'écrans et composez un petit texte à votre sauce… puis envoyez le tout à O'Brian@neuf.fr.
LE film sélectionné cette fois-ci est considéré, à raison, comme l’un des chefs-d’œuvre du 7eme art. Visuel sublime, narration intéressante, personnage complexe, décors majestueux, musique exceptionnelle, etc. il fut d’ailleurs classé 5e dans le Top 100 de l'American Film Institute datant de 1998… et mérite sa place.
Superproduction d’aventure épique ET drame intimiste (mélange a priori improbable), ce monument relatant des évènements ayant eu lieu durant la première guerre mondiale, nous entraîne dans une incroyable traversée du désert.
Je veux évidemment parler de…
Lawrence of Arabia (Lawrence d’Arabie en VF) est un drame d’aventure introspectif datant de 1962, réalisé par David Lean d’après un scénario de Robert Bolt et Michael Wilson (validé en 1995 pour cause de blacksitage) d’après les écrits de T.E. Lawrence et avec Peter O'Toole, Alec Guinness, Anthony Quinn et Omar Sharif.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas ce film, voici un lien vers sa fiche IMDB : Lawrence d’Arabie (IMDB)
Aujourd’hui, ce n’est pas le fond qui m’intéresse mais bien la forme (quoi que…). Effectivement, le « plan faisant la différence » servant de fil rouge à cet article est d’une nature "physique" différente de tous les autres plans du film.
Comment cela est-il possible ?
Pour vous aider à réfléchir à cette devinette, le voici :
Avant de donner la réponse, je vais vous laisser mijoter un peu en parlant un minimum du film…
Lawrence d’Arabie a gagné 7 Oscar sur 10 nominations en 1963 (Meilleur Film / Meilleur Réalisateur / Meilleure Photographie / Meilleur Direction artistique / Meilleur Montage / Meilleure Musique / Meilleur Son). Les 3 ayant laissé filer la précieuse statuette étant : Meilleur acteur pour Peter O'Toole, Meilleur second rôle pour Omar Sharif et Meilleur scénario adaptation pour Robert Bolt & Michael Wilson.
Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Tous les films ayant reçu l’Oscar du meilleur film sont loin d’être recommandables, la célèbre récompense étant déjà revenue à de belles bouses intergalactiques. Mais quand un film continue à faire parler de lui après tant d’années au lieu de sombrer dans un oubli teinté de gène, il est rarement mauvais.
Alors… pourquoi passer à côté des classiques ?
D’autant que, malgré certaines apparences, Lawrence d’Arabie n’est pas qu’un film enchaînant les visions « carte postale » du désert…
…mais une œuvre complexe reposant sur la psychologie torturée d’un personnage difficile à cerner : Thomas Edward Lawrence dit Lawrence d’Arabie.
Si vous pensez que son côté « blockbuster hollywoodien » implique un film didactique pouvant se regarder tranquillos en baladant ses mains entre sa copine et un bon bol de loukoums, vous allez être gravement déçu.
Dès les premiers dialogues, la question centrale est posée : qui était vraiment T.E. Lawrence ?
La suite n’apportera pas de réponses concrètes et tranchées mais des pistes permettant aux spectateurs de se faire leur propre idée.
Brillamment interprété par Peter O’Toole dans le rôle de sa vie (ce qui est finalement assez triste puisqu’il s’agit d’un de ses premiers films et de son premier vrai grand rôle au cinéma…), le personnage de T.E. Lawrence est un homme en quête de lui-même, toujours à la frontière entre plusieurs mondes, plusieurs états psychologiques.
Mais l’objectif de cet article n’étant pas l’étude du film, je vous laisse partir à l’aventure chez votre dealer de DVD préféré et vous faire votre propre idée sur la question. La section « commentaires » sera heureuse de recevoir vos témoignages.
Revenons plutôt à nos dromadaires…
Le « plan faisant la différence » sélectionnée pour cet article (et, je le rappelle, physiquement différent de tous les autres du film) est visible à 1h 10m et 52s sur la version intégrale de 3h37.
Le revoilà :
Alors, à votre avis, comment ce plan a priori anodin peut être physiquement entièrement différent des autres ?
Je laisse un homme s’y connaissant bien mieux que moi, Peter Newbrook (réalisateur de seconde équipe sur le film), vous donner la réponse :
« Il y a un plan ou O’Toole regarde en l’air et voit le soleil martelant le désert, le soleil au zénith, à midi, quand il cogne impitoyablement. David voulait filmer le soleil. Je ne sais pas combien de fois on a essayé. Ça brûlait l’émulsion. On essayait avec des filtres. En augmentant la vitesse. En fermant l’obturateur. Personne n’a jamais filmé le soleil. Le plan avec le soleil au zénith a été peint. C’est la seule chose artificielle du film. »
Un effet spécial donc ! Le seul du film !
A l’heure où la tendance s’inverse, je trouve l’anecdote intéressante.
J’imagine bien, dans quelques dizaines années, un « blogeur » du futur (enfin, quel que soit le nom donné à ce genre de créature), pondre un article présentant l’image d’un homme marchant dans une forêt en s’exclamant : « Oci 1croyabl ke ça puice parètr, se plan é le seul 100% vré 2 se film ! Le Dcor Xiste é l’akteur é 1 Um1 en chèr & en os… et C mem pr sa kil é pa vrémen conv1kan. »
Dit de cette façon, ça fait un peu flipper. Mais faut-il vraiment avoir peur ?
Génération après génération, diverses étapes symboliques sont régulièrement franchies au sein même des blockbusters hollywoodiens (sorte de fer de lance technique du cinéma mondial). Par exemple, les films muets sont devenus parlants, le mono est devenu stéréo, et le noir&blanc a pris de la couleur.
Actuellement, l’argentique se transforme en numérique, les fameuses 25 images par secondes se prennent une sérieuse claque dans les gencives, la 2D se transforme en 3D, j’en passe et des plus extrêmes.
Chaque nouvelle évolution a besoin de temps pour s’imposer. Les premières impressions sont souvent du rejet, du mépris face à ce nouveau « gadget » tout juste bon, selon les « bien-pensants », à nous éloigner de l’essence même de cet art.
L’homme est décidément très fort pour dénigrer ce qu’il ne connaît/comprend pas…
Mais, peu à peu, de nouveaux artistes réussissent à prouver que l’aspect « gimmick » du dit gadget reste l’apanage des mauvais. Chaque nouvelle étape offre aux plus talentueux une corde de plus à leur arc pour raconter des histoires en accord avec leur époque.
La technique doit être vue comme une alliée, pas comme une ennemie.
L’évolution technique du cinéma est aussi naturelle que normale. Ce moyen de communication a toujours reposé sur la perception d’une certaine réalité. Dois-je rappeler que l’homme ne perçoit pas un monde muet, en noir&blanc et en 2D ?
Alors… quelle est la prochaine étape ? Certainement quelque chose en relation avec les autres sens. L’odeur ? Le goût ? Le touché ?
L’objectif final serait-il de créer une sorte de… matrice ?
J’en sais rien… possible. A vous de voir.
En attendant la révolution technologique suivante, laissez-vous envahir par une bonne vieille vague d’images… « vraies ». L’avenir est certes prometteur mais il serait totalement idiot d’oublier les chef-d’œuvres du passé.
Chaque nouvelle étape est intéressante en elle-même quand un véritable artiste réussit à l’exploiter au maximum de ses capacités.
David Lean était l’un d’eux.
Si énumérer les plans magnifiques de Lawrence d’Arabie reviendrait à vous en présenter l’intégralité… je ne peux contenir l’envie de vous proposer un petit best of personnel.
Enjoy.
Une belle nuit étoilée.
Ce plan emblématique du film, où David Lean réussit à filmer un véritable mirage, mérite (peut-être encore plus que les autres) d’être regardé en mouvement.
Evidemment, les tentes se trouvant au premier plan sont beaucoup plus détaillées que celles se trouvant en arrière plan… mais oui, tout est vrai !
Le « vrai » comporte d’ailleurs un intérêt majeur par rapport à l’effet spécial : il restera toujours crédible dans le temps. En effet, sa perfection naturelle ne comporte aucun lien avec l’évolution technologique.
Un film à effets spéciaux dispose quant à lui d’une durée de vie « bluffante » beaucoup plus limitée car la technologie évolue en même temps que l’œil du spectateur s’affûte. Force est de constater que la majorité des gros films bourrés d’SFX sont périmés visuellement au bout de quelques années, au mieux (il reste même souvent des effets « visibles » le jour de la sortie).
Tant que le « photoréalisme absolu » ne sera pas atteint, ça restera le cas. Nous nous en approchons lentement mais le chemin à parcourir dans certains domaines est encore très long…
Ils se sont tirés sur la tête pour trouver les sites intéressant visuellement. A côté, des trucs comme « Stargate » ou « La Momie » (pourtant censés être renforcés par l’apport de trucages numériques) font peine à voir.
Attaqué par un avion en plein jour dans un lieu désert… ça ne vous rappelle rien ? Merci tonton Alfred.
A cette époque, il n’y avait pas de logiciel comme Massive pour blinder un décor de figurants virtuels…
Il est à noter que la gestion de la poussière lors des mouvements de foule fut une véritable galère.
Un plan certainement apprécié de Peter Jackson.
Voilà à quoi ressemble une véritable tornade dans le désert.
Et en voici une autre pour la route.
L’équipe du film souligne l’énorme prise de tête logistique pour conserver des traces dans le sable ou au contraire en enlever pour les besoins de certains plans. De nos jours, un petit coup de tablette graphique et abracadabra, y’a plus rien.
Eh non… ce n’est pas une maquette ! Il est préférable de ne pas chier la prise…
« Explosion d’un train (à l’échelle 1) devant une armée de figurants allongés au sommet d’une dune serpentant jusqu’à l’horizon. »
Je vous laisse imaginer la tête du producteur lisant cette simple phrase au cœur d’un scénario…
Imaginez la galère logistique indispensable à la création d’un tel plan.
L’accent est évidemment mis sur Lawrence, au premier plan, perturbé, déchiré, le regard quasi dément observant la désolation laissée derrière lui (voir plan suivant) mais la composition de ce tableau s’amusant avec les différentes échelles, comprend également une caravane composée de centaines de figurants marchant vers l’horizon. De nos jours, un tel plan dans un blockbuster serait inévitablement composite.
Une nouvelle composition magnifique digne, une fois encore, d’un tableau (contrechamp de l’image précédente).
Un grand classique toujours aussi efficace. Je vous laisse revoir le final de « Indiana Jones et la dernière croisade » pour apprécier la référence.
Félicitations à ceux qui ont survécu à cet article et petit résumé des courses pour les deux du fond qui dorment : un film aussi grandiose et spectaculaire que Lawrence d’Arabie ne comporte qu’un seul effet spécial "optique", le « soleil au zénith ».
Gardez bien en mémoire cet article, il pourrait, avec beaucoup de chance, vous faire remporter un camembert au Trivial Pursuit…
Le tournage de ce film regorge d’anecdotes et je ne saurais trop vous conseiller l’écoute du commentaire audio présent sur le magnifique coffret DVD collector.
C’est évidemment grâce à lui que m’est venue l’idée de cet article…
Ce qui est terrible, c'est de voir à quel point un mate painting à l'ancienne est bien moins détectable qu'un plan totalement en image de synthèse actuel...
RépondreSupprimerPourquoi les 25 images/seconde se prennent une sérieuse claque dans les gencives ?
Je n'ai rien contre les avancées technologiques, au contraire mais il y a une chose au cinéma qui risque de disparaitre petit à petit si nous continuons dans cette direction à laquelle je suis très attachée ; cette chose, c'est le cadre. De plus en plus de films sortent en IMAX, format tellement large que l'oeil n'est plus capable, ou presque, d'en voir les bords. Ce format sera forcément remplacé un jour par un format encore plus large, format dont on ne pourra plus du tout voir les bords. Alors certes, on y gagnerait en spectacle, indéniablement, mais on perdrait le cadre...
Et dans un futur encore plus lointain, si nous sommes plongés dans un "film" comme dans la matrice, ça ne serait même plus du cinéma...
Cela dit, je sors de 2012, en cinémascope, et il y a de nombreux plans que j'aurais adoré voir en IMAX voire dans un format plus large...
P.S. : J'ai survécu à cet article dont la longueur est plus qu'abordable.
P.P.S. : Je n'ai jamais vu LAWRENCE D'ARABIE, je me commande l'édition prestige pour Noël.
Au sujet des 25 images/seconde :
RépondreSupprimerCette valeur arbitraire est un vestige du moyen age cinématographique.
Et encore… avant, il y avait la préhistoire. Savais-tu qu’une des premières valeurs officiellement « bluffante » était de 16 images par secondes ? A cette époque, c’était certainement vrai. Mais plus le temps passait et plus ça semblait débile. On est alors monté à 24/25. Est-ce le nombre d’or pour autant ? Il faudrait être bien naïf pour le croire.
Attention à ne pas oublier une chose très importante : la technologie. Comment avoir des caméras assez rapides pour capturer plus de 25 images par seconde ? Comment avoir des projecteurs pouvant projeter plus de 25 images par seconde ? Une seule image de plus au compteur augmenterait considérablement la taille des bobines.
Alors imagine si l’on passait à 50 images par seconde ! Des bobines deux fois plus longues, des vitesses de rotations de timbrés… et des tas de galères.
Non, les 25 images par secondes ont toujours été, pour les plus intelligents, un compromis et pas une finalité.
25 images sont suffisantes, sans aucun doute, mais sur certains types de plans, elles montrent leurs limites. Les plans comportant un mouvement de caméra très rapides deviennent obligatoirement flous par exemple. Je te revoie aussi à l’article sur SE7EN et son image subliminale. Je pense que la grande majorité des jeunes spectateurs d’aujourd’hui, élevés aux jeux vidéo, la verrait sans aucun problème… ce qui n’aurait pas été le cas il y a 15 ans.
Mais voilà, nous entrons dans l’air du numérique. Et la donne chance, énormément. La seule limite est la vitesse du processeur. Les jeux vidéo ont dépassés depuis des lustres les 25 images par secondes et cherchent à en gagner de nouvelles jour après jour.
Force est de constater, pour un joueur, qu’un FPS diffusé à 90 images/seconde est beaucoup plus lisible qu’un FPS en envoyant 30 ou 40 (ce qui est déjà supérieur aux 25 si mes souvenirs de math sont exacts).
Fun fact : les initiales FPS signifie « First Person Shooter » mais également « Frame Per Second »
Le cinéma numérique est calqué sur ce modèle. Les vitesses de projections varient actuellement jusqu’à 100 images par secondes (48 images/secondes pour le HD IMAX et 96 images par seconde pour l’IMAX 3D).
Mais attend, il y a mieux ! L’arrivée de la 3D double la donne ! Du coup, avoir 200 images par seconde ressemble à une nouvelle norme (et, en vérité je vous le dis, ce n’est qu’un commencement mes frères). Sans blague, il est recommandé d’acheter un écran d’au minimum 200 hertz (donc, 200 images/ seconde à la grosse) pour bénéficier à l’avenir de cette technologie. Et ça va venir vite !
A aujourd’hui, il y a plusieurs normes qui se battent pour devenir LA norme. Comme d’hab quoi !
Sur le jeu vidéo d’Avatar, qui est jouable aussi en 3D (pour le fun parce qu’il n’y aura qu’un pourcentage infime qui en bénéficiera), il n’y a pas moins de 6 ou 7 formats 3D proposés par le menu ! Un truc de dingue avec des noms barbares et se référant à des écrans uniquement disponibles dans un plus ou moins proche avenir.
What the fuck !? =Ô_o=
Donc voilà pourquoi les 25 images par secondes, vestige du temps jadis, sont actuellement en train de se prendre une sérieuse claque dans les gencives et même mourir de leur belle mort.
Mais alors… quelle est la limite ? 300, 500, 1000, 2000, un téra images par seconde ?? En fait, c'est « simple », il suffit de répondre à cette question : l’œil humain perçoit combien d’images par seconde ?
…
Comment ça cette question est débile ? Comment ça l’œil humain ne fonctionne pas par « image » ??
Bah oui, j’ai dit que la question était simple, pas la solution =^.^=
Je répondrai à la suite de ton commentaire un peu plus tard. Il y aura même un autre "fun fact" qui te coupera la chique ;-)
Salut O'Brian,
Supprimerjuste une précision :
si le nombre d'image est passé à 24fps (25fps en télé, mais 24fps au cinéma..), c'est pour une contrainte technique, le calage du son : en dessous de 24fps, le son n'était pas fluide et naturel, il le devient à partir de 24fps. Et au dessus de 24fps, le coût de la pellicule était plus important, donc pour des raisons financières la norme et devenu le 24fps, le nombre d'image/seconde minimum pour que le son et l'image paraissent fluide à l'oeil et l'oreille humaine. Ce passage de 16fps à 24fps a été effectué lors du passage du cinéma muet au cinéma parlant.
Je n'ai jamais vu Laurence d'Arabie, mais tu m'as donné envie de le voir, tout comme Conversation(s) with other women.
Bonne continuation.
Merci pour la précision cher "Anonyme".
SupprimerSi tu n'as jamais vu ce film, saute dessus ! Mais attention, si à l'époque où j'ai pondu cet article, le DVD était la référence, il faut désormais se tourner vers le Blu-ray !
http://www.lesnumeriques.com/film-blu-ray/lawrence-arabie-restauration-4k-2012-p14792/test.html
Lawrence d'Arabie est un des rares films ayant été tourné en 65mm, un format proche de l'IMAX pellicule (à ne pas confondre avec l'arnaque IMAX numérique). Du coup, il passe l'épreuve de la HD haut la main. En fait, même le Blu-ray est encore bien faible comparé à la définition originale du film. Peut-être que dans quelques années nous aurons enfin la possibilité de découvrir ce film dans une qualité proche de celle d'origine, qu'une poignée d'élus a eu la chance voir.
Je te le dis, très peu de films tournés en 2K aujourd'hui supporteront l'épreuve du temps comme le supportera Lawrence d'Arabie.
N’hésite pas à poster tes impressions si tu réussis à le voir dans cette qualité et interdit toi tout de suite de récupérer ce film en DIV-X ultra compressé ! Certaines oeuvres méritent un peu plus de respect ;-)
Conversation(s) with other women est d'un autre genre. C'est un film qui me parle à un niveau personnel. Je ne veux pas parler de "chef d'oeuvre". Ce sont les aléas de la vie qui m'ont fait ressentir la même chose que les personnages. Je ne pense pas qu'il puisse parler de la même façon au plus grand nombre. Mais tente le coup... ;-)
Pour savoir combien d'images par seconde l'œil peut voir, il suffit de savoir combien de connexions électriques nos neurones sont capables de transmettre... Non ?
RépondreSupprimerJ'avais lu qu'à partir d'un certain nombre d'images par seconde, il y avait un gros risque d'épilepsie et que la limite serait là...
Mais bon, vu qu'on vent du 200Hz et qu'on est loin de la limite, ça veut dire qu'avec la 3D, on peut monter au moins à 400Hz sans problème.
Pas con le coup des connexions électriques dans le cerveau.
RépondreSupprimerPar contre, l’histoire de l’épilepsie est plus débile car plus il y en a, moins c’est visible. Je pense que le risque est plus jouable quand il s’agit d’une fréquence plus difficilement assimilable par le cerveau.
Pour l’instant la 3D est sous les 200 Hz, mais ça évoluera, forcément.
Mais ce que je veux dire c’est que la succession d’images reste une simulation. Pour être parfait il faudrait court-circuiter les yeux. Genre en se branchant sur les nerfs optiques et envoyer directement des informations au cerveau sous forme électrique. =^.^=
A propos de la suppression du cadre : (ma réponse étant trop longue, elle sera donc coupée en deux…)
RépondreSupprimerEffectivement, le cadre est un élément très important du cinéma actuel et le restera certainement encore très longtemps. Si l’on supprime le cadre, tout un pan de la grammaire cinématographique est à revoir.
Cette transition est en train de s’opérer doucement à travers l’évolution du jeu vidéo. Les bons réalisateurs de jeux vidéo disposent de plus d’armes que leurs homologues cinématographiques pour raconter des histoires aux joueurs/spectateurs. Celui-ci peut très souvent regarder où il veut et pourtant… il voit toujours ce qu’il faut voir (quand c’est bien réalisé j’entends). Il faut trouver des « trucs » pour donner envie au spectateur/joueur de regarder là on l’on a envie/besoin qu’il regarde. Il faut, dans un sens, être plus malin qu’au cinéma.
Évidemment, dans un FPS, le spectateur est aussi un acteur, contrairement à la très grande majorité des films. Du coup, on peut se dire que l’art du montage est totalement différent. Fini les gros plans, les plans larges, les inserts, etc. car nous sommes dans un gigantesque plan séquence subjectif. Ça gênerait certainement le joueur d’être parfois acteur et parfois spectateur… non ?
D’une certainement façon, oui.
Mais en réalité ce n’est absolument pas le cas. Les jeux vidéo, même les FPS, utilisent souvent des inserts très cinématographiques pour souligner certaines scènes ou éléments plus importants que d’autres… et personne ne s’en est jamais plain. Au contraire on perd en liberté ce que l’on gagne en dynamisme.
Alors pourquoi ne pas penser un film où le regard du spectateur pourrait être entièrement « « « libre » » » ? Trois guillemets ne sont pas encore suffisant car, tu l’as compris, cette liberté n’est que fictive puisque entièrement contrôlé par le réalisateur (je parle toujours des bons hein).
Quand tu es dans une salle de cinéma, tu regardes devant toi car il est plus naturel de regarder devant que derrière. Alors, que ce passerait-il si tu étais dans un siège, confortablement installé, mais que l’on t’offrait la possibilité de regarder tout autour de toi ? Au début, tu regarderais, mais très rapidement, emporté par l’action se déroulant devant tes yeux et emmerdé par l’effort à faire pour regarder derrière (alors que tu sais parfaitement qu’il n’y a rien d’intéressant à voir), tu regarderais devant toi. Comme dans la vie quoi.
Ce n’est pas parce qu’on t’offre une liberté que tu vas obligatoirement la prendre… du moment que l’on dirige convenablement ton regard.
Tout ceci est certes théorique mais j’ai l’impression que c’est jouable. Comme d’habitude, il va falloir un certain temps d’adaptation, mais ça peut se faire.
Quoi que l’on fasse, l’humain est tributaire de sa morphologie. J’ai beaucoup de mal à imaginer que le cinéma du futur ne soit pas projeté à des spectateurs assis ou couchés. Les divertissements imposant à l’utilisateur d’être debout pour pouvoir regarder partout autour de lui à chaque instant me semble réservé à un loisir plus interactif que le cinéma : le jeu vidéo.
Par contre, il va falloir trouver des trucs pour remplacer le cadre dans certaines conditions. Ouais ok, un visage coupé verticalement par le bord du cadre peut avoir du sens. S’il n’y a plus de cadre, ça ne sera, a priori, plus possible. Je n’en sais rien. Et puis… rien n’empêche d’avoir un cadre défini, même dans univers entièrement virtuel, comme c’est le cas actuellement pour les jeux vidéo : il y a encore un écran physique devant toi.
Passer en 100% virtuel aurait l’intérêt de nous plonger totalement dans le film.
De nos jours, et paradoxalement plus qu’avant, la salle de cinéma, la « réalité », est visible lors de la projection. Il y a évidemment la lumière venant de l’écran et éclairant la salle indirectement mais aussi ces putains de saloperies de merde de lumières indiquant les portes de sorties constamment allumées ! Comme si elles ne pouvaient pas se mettre en marche qu’en cas d’alarme. Quelle horreur !
RépondreSupprimerCela n’aurait plus lieu d’être en 100% virtuel. Seul l’écran serait visible dans un environnement totalement noir. Obtenir la suspension d’incrédulité du spectateur serait donc plus facile.
Et même s’il n’y avait plus de cadre… franchement, imagine le plaisir de devenir vraiment le « regard de Dieu » : très haut pour une plongée vertigineuse écrasant le personnage dans le décor ou minuscule, au raz du sol, pour une contre-plongée de folie ! On volerait littéralement dans l’univers du film, passant du micro en macro en un instant… Y’a forcément des tas de choses à faire, non ? De nouvelles sensations à faire surgir ! J’adorerais voir ça, j’adorerais travailler sur ça…
Ça ne serait peut-être plus « du cinéma » comme tu dis, mais ça serait quelque chose quand même !
Tu parles de l’IMAX, « format tellement large que l'oeil n'est plus capable, ou presque, d'en voir les bords »... alors qu’il dispose d’un véritable cadre physique (c’est un peu plus le cas pour la Géode en réalité).
Mais là, attention, roulement de tambour pour le fun fact ! Lawrence d’Arabie, comme plusieurs blockbusters de l’époque, aurait été tourné en 70mm… donc au format actuel de l’IMAX ! Ça serait génial de pouvoir le redécouvrir dans ce format ! Je suppose que David Lean souhaitait vraiment perdre le spectateur dans le désert sur certains plans… Certains de ses cadrages, de ses angles, serait encore meilleur si le cadre physique n’existait plus.
C’est pour ce genre de film que le cinéma, lieu de projection, existe. Je ne dénigre pas les autres, mais en toute objectivité, à quoi ça servirait de se taper une histoire de Julie Lescaut en IMAX ? Bon ok, mauvaise pioche, ça ne sert déjà à rien à la télé. Mais tu m’as compris ;-)
Sincèrement, il y a toute une thèse à écrire sur le sujet. =^.^=