Vous aussi, proposez vos plans qui font la différence ! N'hésitez pas à faire une ou plusieurs captures d'écrans et composez un petit texte à votre sauce... puis envoyez le tout à O'Brian@neuf.fr.
LE film sélectionné cette semaine parle de baise, de boules et de grosses battes mais n’est pas interdit aux moins de 18 ans. Il s’agit de :
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The Natural (ou Le Meilleur dans la langue d’Alain Delon) est a priori un film de sport datant de 1984, réalisé par Barry Levinson sur un scénario de Roger Towne & Phil Dusenberry d’après un roman de Bernard Malamud et avec Robert Redford.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas ce film, voici un lien vers sa fiche IMDB : Le Meilleur (IMDB)
Le meilleur aurait pu être un film de sport comme les autres, avec son héros déchu revenant plusieurs années plus tard pour prendre sa revanche sur la vie et montrer qu’il est toujours « le meilleur » en remportant un match super important sous les feux d’artifice.
D’ailleurs, c’est exactement ce qu’il est tant ce pitch colle plutôt bien à l’ensemble de l’histoire.
"Exactement" ?
Non, pas vraiment…
Un passage, une idée, un « plan » change la donne. Grâce à lui, le film s’élève à un niveau iconique, voir mystique, limite superhéroïque.
Ce fameux plan, c’est celui-ci :
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A la quatrième minute du métrage, un arbre se fait foudroyer en plein milieu de la nuit sous les yeux d’un enfant : le futur protagoniste, le futur... « Robert Redford ».
Cet incident déclencheur est aussitôt suivit d’un autre plan, celui-là :
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L’arbre n’a pas pris feu. La nuit n’est plus menaçante, au contraire, elle se calme.
Pourtant, le cœur de l’arbre reste incandescent.
Petite traduction personnelle : l’important se trouve à l’intérieur des choses (des êtres). Même après avoir subit un choc aussi important que la foudre, s’il reste toujours un cœur qui bat, il reste de l’espoir, de la force.
Seulement voilà… Si ce cœur n’est pas réactivé, sculpté, il ne donnera rien.
C’est à cet instant qu’intervient l’enfant, témoin de la scène, et accessoirement fan de Baseball.
A votre avis, que va-t-il faire ?
Les gagnants à la question précédente auront répondu :
« Utiliser le bois touché par la foudre pour se sculpter une batte de Baseball. »
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La fameuse batte de Baseball «Wonderboy» : «L'enfant miraculeux»
La foudre, c’est un peu le hasard mais surtout « Dieu » (et plus particulièrement Zeus). Je ne veux pas dire que cet évènement colporte obligatoirement un message chrétien (même s’il y a un peu de ça ici) mais simplement que ce film suit une bonne partie du Voyage du Héros comme beaucoup d'oeuvres avant et après lui.
Tout héros, à un moment ou un autre de sa quête, obtient un objet magique (souvent une arme magique), généralement fournit par les Dieux, qui l’aidera dans la suite de ladite quête.
Le Meilleur fonce dans cette voie tête baissée. En laissant la foudre offrir à un enfant une batte de Baseball (« magique » ?? oui, un peu quand même…) lui permettant d’envoyer sur orbite toutes les balles sliçant dans son périmètre, le film de Barry Levinson met un pied dans le conte.
Je ne vais pas étudier ici toute la symbolique contenue dans ce film mais juste évoquer quelques éléments significatifs de mon point de vue :
Attention ! Spoilers !
Vous pourrez y observer ce messie héros :
- prouver montrer à ses congénères ses pouvoirs capacités,
- se faire crucifier tirer dessus en partie à cause de Judas d'une femme mais aussi par jalousie (et alors qu'il est amoureux d'une autre),
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L'Ange en blanc et la Tentatrice en noir
- ressusciter retrouver la forme 16 années plus tard,
- revenir parmi les mortels réintégrer une grande équipe de Baseball,
- convaincre les plus sceptiques prendre sa revanche en remportant un match mythique difficile (où son arme sera brisée),
- recevoir la bénédiction du ciel faire un home-run si puissant qu’il explosera un panneau d’affichage et déclenchera un véritable feu d’artifice provenant des hauteurs du grand stade...
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Knight signifie Chevalier
- ... et j'en passe.
Tout ce qui est barré ici s’appelle le « sous-texte » :
L’invisible véhiculé par le visible, le suggéré et non le montré, la signification derrière l’action.
Regarder un film c’est aussi accepter de se faire manipuler et le sous-texte fait partie du jeu. Il permet d’obtenir des histoires comportant plusieurs niveaux de compréhension et éviter d’avoir un récit trop plat. Reste au spectateur à faire l’effort de le découvrir… même si la perception du sous-texte sera fortement subjective (comme ici en partie).
Pour moi, le danger arrive lorsqu’un sous-texte échappe totalement à ses auteurs (on pourrait reparler d'Indiana Jones IV par exemple). Celui du film « Le Meilleur » est totalement assumé et contrôlé (certainement revendiqué d’ailleurs), ce qui rend l’effet inoffensif. Après-tout chaque scénariste ou réalisateur a le droit (et même le devoir) d'exprimer ses propres convictions via son film.
A vous de voir ensuite si vous y adhérez.
Alors « Le Meilleur », film de sport ?
Oui, mais pas « que »…
Magnifique !
RépondreSupprimerD'ailleurs, et comme souvent, le titre original " THE NATURAL " est beaucoup plus proche du véritable sujet du film: Le don et l'instinct contre l'adversité.
Josh Hamilton des TEXAS RANGERS a actuellement l'honneur d'avoir ce surnom dans la MLB.
Venant de toi je suppose que le premier mot se rapporte au film et pas à l'article :-D
RépondreSupprimerCa fait plaisir de te retrouver ici en tout cas !
Oui, le titre original est beaucoup mieux que la traduction grandiloquante française manquant de double sens.
Question : Est-ce que ce surnom se passe de joueur en joueur d'année en année et depuis ce film en MLB (Major League Baseball pour info) ?
Tu parles de "actuellement"...
C'est intéressant de mesurer l'impact d'une fiction sur la réalité. ;-)
(PS: quand est-ce que tu nous écris un article toi ??)