Vous aussi, proposez vos plans qui font la différence ! N'hésitez pas à faire une ou plusieurs captures d'écrans et composez un petit texte à votre sauce... puis envoyez le tout à O'Brian@neuf.fr.
CERTAINS films, en plus de créer des personnages et un « univers », engendrent une véritable mythologie et deviennent des références. Dès lors, un simple mot sorti lors d’une conversation cinématographique renverra généralement les participants à l’œuvre en question.
Sur le mot « Espace » par exemple, Star Wars règne en maître depuis trois décennies (même si j’entends certains cinéphiles crier « 2001 » ou deux trois geeks se branlant la nouille en pyjama « Star Trek »).
Dans un même ordre d’idée, « Anneau » risque fortement d’être accompagné de « Seigneur » (et vice versa d’ailleurs).
Dans une moindre mesure, si le mot « pirate » va coller quelques temps à Johnny Depp et aux Caraïbes, « Sorcier » risque fortement de rimer avec Harry Potter…
Mais le mot « Cyborg » entraînera probablement la conversation sur un autre film…
Je veux bien sûr parler de :
The Terminator (ou juste Terminator en VF) est un film de science fiction datant de 1984, réalisé par James Cameron sur un scénario de James Cameron et Gale Anne Hurd (avec la participation de William Wisher Jr. et Harlan Ellison) et avec Arnold Schwarzenegger, Linda Hamilton et Michael Biehn.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas ce film, voici un lien vers sa fiche IMDB : The Terminator (IMDB)
Le plan faisant la différence sélectionné pour cet article est d’une nature singulière : contrairement aux autres, il n’a pas été engendré par le film mais a engendré le film…
Mais avant d’en parler plus en détail, je vous propose un petit voyage dans le temps pour revenir aux alentours de 1980/1981.
L’Histoire de Terminator débuta à Rome, en pleine postproduction d’un nanar nommé Piranha Part Two: The Spawning (ou plus simplement Piranhas 2) et dans lequel les vilains poiscailles possèdent des ailes pour croquer du touriste sur la terre fraîche.
Pour ceux qui l’ignoreraient, Piranhas 2 est le premier* long métrage de James Cameron, un petit gars que personne n’attendait et qui allait (et risque de continuer bientôt je l’espère) révolutionner le cinéma.
* Premier ? Vraiment ? Hum… Pas si simple puisque, vous le lirez un peu plus loin, le principal intéressé ne le voit pas de cet œil.
Pour être encore plus précis sur la genèse de Terminator, je laisse la parole à Mister Master Cameron himself (extrait d’une interview datant de 1986) :
« J’ai eu l’idée de Terminator à Rome. Je passais mon temps à l’hôtel. J’étais malade, j’avais une forte fièvre. J’étais au lit, je réfléchissais, et ces images bizarres sont apparues. »
Ces « images bizarres » furent posées sur le papier par le multi-talentueux J.C. (James Cameron, John Connor, Jésus Christ, même combat) de cette façon :
Ces visions, présentant un robot sortant du feu devant un couple visiblement désespéré (futurs Sarah Connor et Kyle Reese), furent l’incident déclencheur d’un processus de réflexion complexe, généralement appelé « association d’idées », allant peu à peu mener au scénario du film tel que nous le connaissons.
Selon James Cameron, c’était un robot… mais avant, il était recouvert de chair humaine.
Hum… un cyborg donc…
Oui mais voilà, pour James, cette scène se déroulait de nos jours et entraîne un problème majeur : comment est-ce possible puisqu’une « chose comme ça » n’existe pas aujourd’hui ?
La réponse la plus « logique » fut de penser qu’il venait certainement du futur…
Mais pourquoi ?
A priori il en veut à ce couple…
Pourquoi cela ?
Et ainsi de suite…
James Cameron déclare à ce sujet (suite de l’interview datant de 1986) :
« Comme j’étais moi-même dans une ville étrangère où je me sentais très isolé du reste du monde, il m’était très facile de m’identifier à ces deux personnages du futur qui étaient déphasés, décalés, déplacés. »
« J’avais toujours voulu faire une histoire de robot marquante parce que ça n’avait jamais été fait. »
Force est de constater qu’il a réussi son coup.
Mais au fait, retrouvons-nous ces « images bizarres » dans le film ?
Oui, assurément. Vers la fin, après l’explosion d’un camion :
Entre les dessins et leur concrétisation sur pellicule, plus de trois ans se sont écoulés. Sincèrement, ce n’est pas si long que ça…
Cameron ajoute lors d’une autre interview :
« Terminator 1 a été comme une hallucination. C’était mon premier* film. J’ignorais qu’il aurait du succès. Quand je l’ai écrit j’ai dû penser qu’il pouvait en avoir. Je l’ai écrit en y pensant. Mais on ne croit pas vraiment que ça va arriver, que ça peut arriver. Si bien qu’après, ça a été comme un rêve pour moi. Et j’ai compris que c’était arrivé. Le film avait un public. Ça m’a beaucoup encouragé à faire d’autres films. »
* Cameron ne considère donc pas Piranha 2 comme son premier film.
Et tant mieux pour tous les cinéphiles.
Je ne vais pas vous dévoiler la fin ici, mais Terminator repose sur un paradoxe temporel ayant suscité beaucoup de discussions dignes du « qui de la poule ou de l’œuf est venue en premier ? ».
Pour faire un petit parallèle, voici quelques questions :
Que ce serait-il passé si James Cameron n’avait pas eu la fièvre ce jour-là ?
Que ce serait-il passé s’il n’avait pas eu cette vision lui ayant permis d’écrire ce scénario ?
La face du cinéma serait-elle différente aujourd’hui ?
A mon avis, ça n’aurait pas changé grand-chose.
Il est difficile de croire qu’un homme comme Cameron doive sa réussite à un évènement aussi aléatoire qu’une vision.
C’est bien mignon de voir un robot sortant des flammes… mais c’est juste la partie émergée de l’iceberg.
Entre une image et la déduction d’une histoire il y a une marge.
Entre l’histoire et l’écriture d’un scénario, il y a un gouffre.
Entre l’écriture d’un scénario et sa réalisation il y a un abysse.
Et entre la réalisation d’un film et un chef d’œuvre, il y a un monde.
Je suis donc intimement convaincu que le génie de Cameron aurait éclaté à un moment ou un autre.
A l’heure ou j’écris ces quelques lignes, la saga Terminator possède, trois épisodes sortis en salle. Même si beaucoup considèrent le second volet comme LE chef d’œuvre de la série, je reste convaincu, et ce malgré les énormes qualités de T2, que le premier du nom est le meilleur.
Ce film à petit budget comporte plusieurs erreurs de raccords (j’en parlerai certainement lors d’un second article…), surtout dans les scènes de foule ou d’action mais ça n’a aucune espèce d’importance. Le récit est parfait et l’histoire ouvre de magnifiques portes pour l’esprit des spectateurs imaginatifs.
Quant à Terminator 3: Rise of the Machines réalisé sans génie par Jonathan Mostow, il reste le parent pauvre de l’ensemble. Quelques bonnes idées ne sauvent pas ce pâle remake des deux premiers.
Le mois prochain c’est entre espoir et crainte que nous découvrirons un nouvel épisode en forme de nouveau départ réalisé par le dénommé McG : Terminator Salvation (Terminator Renaissance dans notre pays).
Existe-t-il vraiment quelqu’un pouvant prendre la relève de James Cameron ?
Permettez-moi d’en douter.
Quoi qu’il en soit, la confrontation entre T4 et Avatar risque d’être intéressante.
« La création telle que je la conçois, c’est des milliers de gens qui apportent leurs idées, leurs émotions, qui suent sang et eau et pleurent rien que pour le plaisir de faire un film. »
James Cameron
J'suis bien d'accord, le meilleur est le premier.
RépondreSupprimerTrès bon article.
- t sur kil a pas cauchemarder sur 1 Piranha géant traversant 1 brasier de feu, dents pointues en avant, lui criant "I will be back for Piranhas 2, thanks J.C."!
RépondreSupprimer- en tt cas interessant ces infos car je connaissais pas !
@ Mills
RépondreSupprimerMerci =^.^=
Difficile de battre le premier. Il compense son manque de moyens évident par une profusion d'idées. Et sincèrement les scènes se déroulant dans le futur sont bluffantes. Perso, j'y crois !
Certains de ces passages mériteraient un autre article d'ailleurs.
J'aurais également pu étendre encore plus la dernière partie de cet article en parlant du T2:3D, l'attraction réalisé par Cameron pour les studios Universal et que j'ai eu la chance de voir. Il y a tant à dire ! Je me demande si T4 suivra les ajouts de cette attraction d'ailleurs. Elle nous permet de nous rendre à l'intérieur de Skynet !
@ Tripitaka
Je connaissais cette anecdote depuis longtemps sans savoir si elle était vraie. Mais l'interview dont je parle provient du DVD de Terminator. Du coup, il n'y avait plus de doute à avoir. =^.^=
Cela dit, les dessins de Cameron, provenant également du DVD, sont présentés pour illustrer la conversation… mais rien ne me prouve vraiment qu'il s'agisse des dessins faits à Rome. J'ai un peu extrapolé car, d'un autre côté, rien ne prouve le contraire non plus.
En parlant de dessins je me souviens d’autres designs créés par Cameron pour T1 et représentant l’usine de Robots et la machine à voyager dans le temps (qu’il n’a jamais pu tourner par manque de fric même si, une fois de plus chez lui, les scènes coupées du 1 sont déjà très intéressantes). Malheureusement je ne les ai pas sous la main. Mais j’ai l’impression que nous allons les retrouver dans T4… Cette image, par exemple, a un air de déjà vu pour moi…
Bien sûr que son talent aurait émergé sans TERMINATOR puisque ALIENS lui a été proposé avant que le film ne soit réalisé.
RépondreSupprimerDe toute façon, il aurait fait ALIENS, même s'il était jamais allé à Rome.
Et le scénario du premier est bien mieux foutu que celui du 2. Mais c'est vrai que le 2 est bien fun et a de la gueule quand même !
You, très bon article !! Je n'en savais pas la moitié en rapport avec les "images" qu'a eu en tête Mr Cameron !
RépondreSupprimerJe suis également d'accord, le 1° est de loin le meilleur, bien que le second soit quand même un très très bon Terminator et que certains effets spéciaux du T1 passent désormais bien mal, mais ça encore, c'est la logique du temps qui veut ça !
Le 3, je pense que personne ne peut s'opposer à la piètre performance du réalisateur et des scénaristes, malgré quelques bonnes idées comme tu le dis bien, mais qui dans l'ensemble fait une soupe des deux avec un Shwarzy pas toujours très frais ! Et le 4, j'irais voir ça en salle mais pour sur, le génie de Cameron ne planera pas sur cet opus. A l'image de Hulk ou de Star Trek, les studios veulent profiter des sagas ayant encore du potentiel pour les réexploiter, quitte à s'écarter de la vision initiale de leur créateur.
Bon, on peut se dire que tout est possible lorsqu'on voit "The Dark Knight", mais ce nouveau Terminator Salvation sent plus le Michael Bay que le James Cameron. A voir, peut-être pas à revoir par la suite ! C'est toi qui nous dira !!
PS : J'aime beaucoup la classe du nouveau visuel du site !
A plouch amigo !!
Rholala...! Presque deux mois et toujours pas une petite analyse à se mettre sous la dent... "soupir"...!
RépondreSupprimer@ Raoul
RépondreSupprimerOuaip et bien ce Terminator 4 était bigrement moyen, et encore, je suis gentil. C'est loin d'être ce que j'espérais, la vision du futur étant pleine de bugs de mon point de vue. En 1h45 il n'a pas fait mieux que Cameron en quelques scènes dans T1 et T2... Enfin, ça me prendrait trop de temps de faire une critique approfondie de cette pauvre suite sans saveur mais avec quelques bonnes idées quand même.
Désolé pour le retard dans les posts de "un plan". Deux mois déjà, damned ! Bon, je vais me ressaisir et en pondre un très vite. Le pire, c'est que j'en ai plusieurs en cours d'écriture mais qui ont du mal à se finaliser =^.^=
Et au fait toi... si je te dis "Hitchcock" ou "La corde", ça te parle ? =^.^=